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“Voyage vers la Lune” : le film incontournable de 2020

7 décembre 2020
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© Netflix

Voyage vers la Lune, réalisé par Glen Keane et John Kahrs, est le dernier long-métrage d’animation délivré par Netflix en octobre dernier. Top ou flop de Netflix pour cette fin d’année ? On vous dévoile tout !

Le film raconte l’histoire de Fei-Fei, une fillette chinoise qui vit épanouie, entourée de l’amour de ses parents. Mais quand sa mère meurt de maladie, Fei-Fei se rattache à la légende de Chang’e que sa mère lui racontait. Un jour, elle comprend que son père va se remarier avec une autre femme. Craignant que son père oublie sa mère, Fei-Fei va accomplir l’impossible : armée de sa passion pour les sciences et avec le soutien de sa lapine Cabriole, elle construit une fusée pour se rendre sur la lune, prouver que Chang’e existe et en ramener la preuve à son père. Mais un fois sur place, c’est la désillusion : la déesse, froide et hautaine, exige d’elle qu’elle lui apporte un cadeau en échange d’une preuve de son existence. Ce cadeau s’avérera être le dernier ingrédient qui lui permettra d’être à nouveau réunie avec Houyi, son mari.

Une fantaisie légendaire ?

Tout au long du film, nous avons l’occasion de découvrir des créatures plus colorées et magiques les unes que les autres. Tout dans ce film est fait pour ravir les enfants, mais aussi les grands qui aiment les légendes car bien que les mooncakes choristes resteront à jamais une fantaisie, la légende de Chang’e est bel et bien réelle. Incarnant à elle seule le Yin, symbole de la féminité, Chang’e est la déesse de la lune, très populaire dans la culture chinoise. Elle est même célébrée tous les ans pour la fête de la mi-automne.

Vous avez dit Disney ?

Si vous avez été nourri à la petite cuillère avec des Disney et que vous êtes l’abonné N°1 de Disney +, ne vous attendez pas à trouver le film sur cette plateforme. “Voyage vers la Lune” est un film réalisé en collaboration entre Netflix et Pearl Studios, un studio de production américano-chinois. Il y a une ressemblance entre Chang’e et Mulan ? Ou même entre la grenouille de Chin et Pascal, le caméléon de Raiponce ? C’est normal. Glen Keane et John Kahrs sont des anciens de Disney, et Keane a notamment participé à la création de nos personnages préférés, comme Ariel, Pocahontas ou encore Raiponce. Bien que la mère de Fei-Fei meurt au bout de 10 minutes, ça n’en fait pas un Disney pour autant.

Le Vice-Versa de 2020 ?

N’échapperont pas aux grands fans des films Pixar des ressemblances avec Vice-Versa. Les couleurs flashy de Lunaria rappellent beaucoup l’univers du dessin-animé psychologique, dimension qu’on retrouve ici aussi.

Fei-Fei se lance tête la première dans une quête : prouver l’existence de l’héroïne des histoires de sa mère pour garder son père rien que pour elle. Elle arrive dans une ville de lumières et est enchantée par ce nouveau monde, moins banal que sur Terre. Quand Chang’e lui donne pour mission de lui ramener un cadeau en échange d’une photo d’elle, Fei-Fei ne lâchera rien jusqu’à ce que sa mission soit accomplie. Mais quand Chang’e est réunie avec Houyi, ce n’est que pour quelques secondes, ce dernier n’étant pas immortel comme sa bien-aimée. Chang’e s’enveloppe alors dans une dépression profonde et le royaume entier est plongé dans les ténèbres. Tandis que Chang’e flotte dans un vide astral, Fei-Fei, en essayant de la ramener, s’y retrouve coincée après avoir vu un souvenir déchirant de sa mère. Touchée, la déesse s’extirpe de sa tristesse pour redonner goût à la vie à la fillette. Fei-Fei lui fera comprendre à son tour qu’elle n’est pas seule et que son royaume l’aime. L’ombre qui était tombée sur Lunaria se dissipe et la lune brille à nouveau de ses vives couleurs.

En ayant aidé Chang’e à faire le deuil de son amour, Fei Fei apprendra aussi à accepter celui de sa mère et permettra à son père de commencer une nouvelle vie avec la mère de Chin, Mme Zhong.

L’explosion créative de Keane

Glen Keane a travaillé pendant près de 40 ans pour les studios Disney. Et du jour au lendemain, il met les voiles pour réaliser son premier long-métrage, il a alors 66 ans. Il admet quitter Disney sans regret, recherchant un moyen d’avoir plus de liberté dans son travail, chose qui était difficile avec une marque aussi renommée et dont l’héritage est déjà identifiable au premier coup d’œil.

“Chez Disney, durant toute ma carrière, ce sont les jeunes animateurs qui me demandaient des conseils. Désormais c’est moi qui apprends auprès d’eux, pas seulement sur le plan technique, mais graphique. Ils sont d’une autre génération, ils conçoivent le dessin autrement, ça me donne de l’inspiration” témoigne Keane pendant la production de son film. Cette explosion créative se retrouve beaucoup dans les personnages lunaires et les couleurs du film : le réalisateur qui se destinait au tout début à une carrière de peintre et de sculpteur ne s’est imposé aucune limite avec son collègue John Kahrs, ce qui peut parfois en faire tilter certains. Mais c’est en ce sens que l’on peut voir ce film comme une expression et un travail personnel de Keane, qui a cherché à y mettre ce qu’il a pu ressentir toute sa vie.

C’est d’ailleurs ce dont il témoigne en parlant de ces nombreuses réunion Zoom avec son équipe qui se trouvait aux quatre coins du monde en pleine période de crise sanitaire : “Je surnommais mon grand écran ma fenêtre sur le monde. J’avais la nostalgie de mes séjours à Shanghai, alors je souhaitais que tout ce que j’avais vu, entendu, goûté, senti et touché soit dans Voyage vers la Lune.”




Agréable à regarder et des chansons qui pourraient détrôner celles de La Reine des Neiges, Voyage vers la Lune est un énième film qui parle de la traversée des phases du deuil et du désir de réaliser ses rêves les plus profonds. Mais c’est aussi pour Keane un film qui s’inscrit dans l’ère du temps : “depuis le début de la pandémie, notre société est sans dessus dessous. Mais je suis persuadé que l’embellie succèdera à la crise. (…) On ne doit pas regarder en arrière mais aller de l’avant.”

Son message d’amour et d’espoir est parfaitement illustré dans ce film qui restera sans doute dans les mémoires, ce qui en fait un incontournable de la fin d’année 2020.

Disponible depuis le 23 octobre 2020 sur Netflix

Propos de Naïs Boekholt

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